Comme pour mes précédents compte-rendus, je ne cherche pas ici à être exhaustif. Je me permettrai également de rappeler que ce compte-rendu n'est que le reflet de ma propre compréhension des techniques et principes étudiés. Sur ce, commencons.
C'est après une (longue) matinée de route que j'arrive dans la "région" grenobloise et plus précisément, à Rives. 14h, début du premier d'une série de six cours.
Le kissaki, le point qui guide le corps
C'est avec les armes qu'a débuté le stage, et plus précisément,le bokken. Nous avons alors pratiqué un exercice souvent proposé par Leo visant à favoriser le placement de la conscience dans le kissaki (extrémité tranchante du sabre). Placer l'esprit en un point n'est déjà pas en soit un exercice facile, le placer en un point extérieur à notre corps l'est encore moins.
Comme je l'avais expliqué dans mon précédent compte-rendu, le placement de la conscience dans le kissaki prends à contre-pieds de nombreux arts martiaux qui insistent sur le placement de la conscience dans le bas ventre. Le placement de la conscience dans le "Centre"/"Hara"/... a généralement pour visée à générer stabilité et puissance. Si cela peut être important dans certaines techniques de frappes ou de projection, autant dire que ce sont deux caractéristiques qui n'ont pas vraiment d'utilité dans le maniement des armes... Encore plus dans le maniement du sabre. Pourtant le placement de conscience dans le kissaki est une notion dont je n'avais jamais entendu parlé avant de rencontrer Leo.
Même si je pratique cet exercice plus régulièrement, il n'empêche qu'il reste à chaque fois difficile. Beaucoup d'élément sont à prendre en compte en même temps et ont été exposé par Leo :
- Garder la conscience dans le kissaki (comme je l'ai expliqué au dessus)
- Faire un sorte que ce soit celui-ci qui guide le corps et non l'inverse.
- Faire un sorte que le mouvement du corps et du sabre se termine au même moment.
- Ne pas être ancré dans ses talon sans pour autant perdre l'équilibre.
On se retrouve donc dans une sorte de léger déséquilibre permanent mené par la pointe de son sabre a effectué un mouvement en apparence simple mais au multiple composante.
Et en pratique qu'est que ça change ?
Concrètement placer sa conscience dans le kissaki, de ce que j'ai pu en ressentir, permet de réduire considérablement le temps entre lequel la coupe est initiée et lequel elle est portée. Il n'y'a ainsi pas de phase de "déclenchement"de la coupe à proprement parler, juste le sabre qui monte et qui descends.
A cela s'ajoute un autre avantage, celui de ne pas être soi-même coupé avant d'avoir portée notre coupe. (Et si on est coupé malgré tout, au moins avons nous pu délivrer notre coupe nous aussi !)
Nous avons ensuite pratiqué différents exercices avant tout pour but d'améliorer notre attaque au sabre avec et sans partenaire pour incorporer ce principe du kissaki ainsi que d'autres principes comme la vitesse constante.
Tout cela a pu être mis en pratique dans différents types de maki otoshi.
Ce sont ces idées que nous avons déclinés sur différentes techniques en fin de cours et notamment sur Ikkyo avec une attaque Shomen-Uchi.
Développer la sensibilité
Sensibilité et arts martiaux peuvent apparaître initialement comme deux éléments opposés. Pourtant la sensibilité me semble être une qualité indispensable... Encore plus lorsque l'on pratique une discipline où nous sommes censés utilisés la force de notre adversaire.
Une bonne partie du cours du Vendredi matin était donc dédiée à son développement. Nous avons donc pratiqué plusieurs exercices qui avaient en commun de se faire les yeux fermés. Nous avons tous cinq sens, mais nous avons aussi tendance à largement privilégier la vue. Cela a pour conséquence que nos autre sens seront moins développés. C'est la même chose pour un aveugle qui, naturellement, va développer son audition au delà de celle d'une personne voyante. C'est ainsi naturellement que ces exercices nous mettent plus à l'écoute de notre corps et de celui de notre partenaire.
Nous avons donc décliné ce mode de travail (avec les yeux fermés) sous quatre forme :
- Le premier consistait à maintenir le contact avec son partenaire alors que celui-ci était en mouvement.
- Pour le deuxième nous devions être uke et recevoir les techniques de Tori en ayant les yeux fermés
- Pour la troisième, c'était la personne qui avaient les yeux fermés qui réalisaient les techniques
- Le quatrième était de loin le plus difficile. Cela consistait à esquiver des frappes pouvant venir de n'importe quelle direction et selon n'importe quel angle toujours en maintenant les yeux fermés afin de développer la lecture d'intention. Intuition ? Instinct ? Autre chose ? Il est difficile pour moi d'expliquer comment cela fonctionne, encore plus par écrit. Néanmoins je peux vous garantir que cela fonctionne. Certe le taux de réussite n'est pas de 100% et ce taux varie grandement selon les personnes. Là encore cette qualité me semble indispensable à développer si l'on veut être au bon endroit au bon moment (Ma-Ai). Je ne peux que vous inviter à faire vous même l'expérience.
Retour aux armes.
Le cours du Vendredi après-midi était dédié à l'étude du Jo. L'approche du Jo a été alors la même que celle du bokken où la conscience devait être placé dans l'arme et non dans le corps.
Pour appliquer ce principe nous nous sommes dans un premier temps entraîné sur de simples Tsuki au Jo. L'arme guidant le corps c'était donc le Jo qui initiait l'attaque puis le corps qui suivait. Pour reprendre notre place, c'était l'inverse, on recule son corps et l'arme suit. Cela peut être déstabilisant au départ mais pourtant il s'agit à mon avis d'une façon plus logique de faire.
Il s'en est suivi l'étude d'un enchaînement basique au Jo puis l'étude de différente forme de Maki-Otoshi. Ce quatrième cours s'est clôturé avec des Jo Nage.
Ikkyo
Nous avons commencé le cours avec des exercices semblables à ceux de la veille au matin visant à développer la sensibilité. Dans la manière dont je l'ai ressenti, il s'agit d'un bon moyen de se détendre pour le cours qui va suivre. C'est sur Ikkyo que s'est principalement focalisé le cours en question, tout d'abord sur des saisis (en katate) puis sur des attaques comme Shomen-Uchi. La manière qu'a Leo de faire Ikkyo est assez singulière (dans le sens que je n'ai jamais vu quelqu'un d'autre le faire de cette façon).
Tout d'abord dans le cas de la main saisi, celle-ci est dans un premier temps abandonné à l'adversaire. Mais ce qui change c'est que cette force est prolongé en passant par dessus l'adversaire dans le but de le "tasser" sur lui même en quelque sorte.
Il ne s'agit pas d'une vidéo du stage de Rives mais de celui de Valence dans le dojo de Germain Chamot qui a eu lieu peu de temps avant. Je vous partage cette vidéo car on voit bien les ikkyo que j'ai essayé de décrire tant bien que mal juste au dessus. Cette vidéo fait également ressortir l'exigence tout comme la bienveillance qui sont deux caractéristiques que j'ai retrouvé dans les tous stages de Leo auxquels j'ai participé jusqu'à présent.
Le Samedi après-midi
C'est principalement sur le sabre que s'est focalisé le cinquième cours de ce stage. La mise de conscience dans le kissaki en était une fois de plus un des principes centraux. Nous avons étudier différents enchaînements sur différents attaques (à la tête et à la jambe).
Parmis les techniques abordées donc, il en était une qui consistait à saisir directement le sabre de son adversaire avec sa main pour créer une ouverture. La saisi du sabre est un élément assez surprenant lorsque l'on voit cette technique pour la première fois, mais quand on pousse l'analyse, on voit bien que ce n'est évidemment pas par sa lame que le sabre est saisi. Je peux vous assurer qu'il s'agit d'une technique qui, en situation, est très efficace de part la surprise qu'elle génère.
Uchi-Kaiten Sankyo et Sutemi pour conclure le stage.
Quand Leo nous a dit que nous allions travailler uchi-kaiten sankyo, j'ai été très curieux de savoir quelle était son approche de cette technique qui me paraît être une de celle les plus difficilement applicable en situation parmi l'éventail des techniques d'Aikido.
Le point "critique" est celui où l'on fait dos à son partenaire avant de l'amener au sol. C'est un moment où l'adversaire peut se restabiliser et porter une contre-attaque difficilement évitable du fait de notre position.
La réponse proposée par Leo est, du moins dans ma compréhension de celle-ci, de "sacrifier" sa verticalité en se courbant légèrement en arrière pour maintenir la pression/oppression sur votre adversaire pendant que vous effectuez la rotation. Cette façon de faire a aussi l'avantage que l'on se retrouve en fait porté sur l'avant et sur notre adversaire lorsque l'on termine notre rotation plutôt que d'avoir tout son poids dans les talons.
De là nous avons vu différentes finitions... Immobilisation, étranglement et comme dit dans le titre de sous-chapitre, sutemi. Je n'ai jamais étudié les sutemi c'est pourtant un travail que je trouve très intéressant particulièrement en tant que Kaeshi-Waza (Contre-techniques). Je peux en tout cas vous confirmer que la plupart des pratiquant d'Aikido Kishinkai y ont régulièrement recours pour vous contrer ! :p
Des techniques et des rencontres
Les stages sont des temps de travail particulier et qui ont leur spécificité par rapport à un cours "régulier" dans notre dojo habituel. Mon but dans les stages est donc en priorité d'engranger le plus de notions et principes avant de retourner au dojo.
Mais en plus de cela, les stages sont aussi très souvent une occasion de faire de belles rencontres. Et ce fut une fois de plus le cas pendant ce stage. Ce fut l'occasion de revoir certaines personnes que je connaissais déjà et que j'apprécie mais aussi de rencontrer de nouvelles personnes avec qui je suis heureux d'avoir pu faire connaissance. Toutes ces personnes m'ont beaucoup apporté, sans doute plus qu'elles ne le pensent...
Ces stages ont ainsi également un aspect ressourçant, le genre de stage dont vous partez avec la gnak de vous entraîner encore, encore et encore...
Je les en remercie ici et vous remercie pour votre lecture.
Ce sont ces idées que nous avons déclinés sur différentes techniques en fin de cours et notamment sur Ikkyo avec une attaque Shomen-Uchi.
Développer la sensibilité
Sensibilité et arts martiaux peuvent apparaître initialement comme deux éléments opposés. Pourtant la sensibilité me semble être une qualité indispensable... Encore plus lorsque l'on pratique une discipline où nous sommes censés utilisés la force de notre adversaire.
Une bonne partie du cours du Vendredi matin était donc dédiée à son développement. Nous avons donc pratiqué plusieurs exercices qui avaient en commun de se faire les yeux fermés. Nous avons tous cinq sens, mais nous avons aussi tendance à largement privilégier la vue. Cela a pour conséquence que nos autre sens seront moins développés. C'est la même chose pour un aveugle qui, naturellement, va développer son audition au delà de celle d'une personne voyante. C'est ainsi naturellement que ces exercices nous mettent plus à l'écoute de notre corps et de celui de notre partenaire.
Nous avons donc décliné ce mode de travail (avec les yeux fermés) sous quatre forme :
- Le premier consistait à maintenir le contact avec son partenaire alors que celui-ci était en mouvement.
- Pour le deuxième nous devions être uke et recevoir les techniques de Tori en ayant les yeux fermés
- Pour la troisième, c'était la personne qui avaient les yeux fermés qui réalisaient les techniques
- Le quatrième était de loin le plus difficile. Cela consistait à esquiver des frappes pouvant venir de n'importe quelle direction et selon n'importe quel angle toujours en maintenant les yeux fermés afin de développer la lecture d'intention. Intuition ? Instinct ? Autre chose ? Il est difficile pour moi d'expliquer comment cela fonctionne, encore plus par écrit. Néanmoins je peux vous garantir que cela fonctionne. Certe le taux de réussite n'est pas de 100% et ce taux varie grandement selon les personnes. Là encore cette qualité me semble indispensable à développer si l'on veut être au bon endroit au bon moment (Ma-Ai). Je ne peux que vous inviter à faire vous même l'expérience.
Retour aux armes.
Le cours du Vendredi après-midi était dédié à l'étude du Jo. L'approche du Jo a été alors la même que celle du bokken où la conscience devait être placé dans l'arme et non dans le corps.
Pour appliquer ce principe nous nous sommes dans un premier temps entraîné sur de simples Tsuki au Jo. L'arme guidant le corps c'était donc le Jo qui initiait l'attaque puis le corps qui suivait. Pour reprendre notre place, c'était l'inverse, on recule son corps et l'arme suit. Cela peut être déstabilisant au départ mais pourtant il s'agit à mon avis d'une façon plus logique de faire.
Il s'en est suivi l'étude d'un enchaînement basique au Jo puis l'étude de différente forme de Maki-Otoshi. Ce quatrième cours s'est clôturé avec des Jo Nage.
Ikkyo
Nous avons commencé le cours avec des exercices semblables à ceux de la veille au matin visant à développer la sensibilité. Dans la manière dont je l'ai ressenti, il s'agit d'un bon moyen de se détendre pour le cours qui va suivre. C'est sur Ikkyo que s'est principalement focalisé le cours en question, tout d'abord sur des saisis (en katate) puis sur des attaques comme Shomen-Uchi. La manière qu'a Leo de faire Ikkyo est assez singulière (dans le sens que je n'ai jamais vu quelqu'un d'autre le faire de cette façon).
Tout d'abord dans le cas de la main saisi, celle-ci est dans un premier temps abandonné à l'adversaire. Mais ce qui change c'est que cette force est prolongé en passant par dessus l'adversaire dans le but de le "tasser" sur lui même en quelque sorte.
Il ne s'agit pas d'une vidéo du stage de Rives mais de celui de Valence dans le dojo de Germain Chamot qui a eu lieu peu de temps avant. Je vous partage cette vidéo car on voit bien les ikkyo que j'ai essayé de décrire tant bien que mal juste au dessus. Cette vidéo fait également ressortir l'exigence tout comme la bienveillance qui sont deux caractéristiques que j'ai retrouvé dans les tous stages de Leo auxquels j'ai participé jusqu'à présent.
Le Samedi après-midi
C'est principalement sur le sabre que s'est focalisé le cinquième cours de ce stage. La mise de conscience dans le kissaki en était une fois de plus un des principes centraux. Nous avons étudier différents enchaînements sur différents attaques (à la tête et à la jambe).
Parmis les techniques abordées donc, il en était une qui consistait à saisir directement le sabre de son adversaire avec sa main pour créer une ouverture. La saisi du sabre est un élément assez surprenant lorsque l'on voit cette technique pour la première fois, mais quand on pousse l'analyse, on voit bien que ce n'est évidemment pas par sa lame que le sabre est saisi. Je peux vous assurer qu'il s'agit d'une technique qui, en situation, est très efficace de part la surprise qu'elle génère.
Uchi-Kaiten Sankyo et Sutemi pour conclure le stage.
Quand Leo nous a dit que nous allions travailler uchi-kaiten sankyo, j'ai été très curieux de savoir quelle était son approche de cette technique qui me paraît être une de celle les plus difficilement applicable en situation parmi l'éventail des techniques d'Aikido.
Le point "critique" est celui où l'on fait dos à son partenaire avant de l'amener au sol. C'est un moment où l'adversaire peut se restabiliser et porter une contre-attaque difficilement évitable du fait de notre position.
La réponse proposée par Leo est, du moins dans ma compréhension de celle-ci, de "sacrifier" sa verticalité en se courbant légèrement en arrière pour maintenir la pression/oppression sur votre adversaire pendant que vous effectuez la rotation. Cette façon de faire a aussi l'avantage que l'on se retrouve en fait porté sur l'avant et sur notre adversaire lorsque l'on termine notre rotation plutôt que d'avoir tout son poids dans les talons.
De là nous avons vu différentes finitions... Immobilisation, étranglement et comme dit dans le titre de sous-chapitre, sutemi. Je n'ai jamais étudié les sutemi c'est pourtant un travail que je trouve très intéressant particulièrement en tant que Kaeshi-Waza (Contre-techniques). Je peux en tout cas vous confirmer que la plupart des pratiquant d'Aikido Kishinkai y ont régulièrement recours pour vous contrer ! :p
Des techniques et des rencontres
Les stages sont des temps de travail particulier et qui ont leur spécificité par rapport à un cours "régulier" dans notre dojo habituel. Mon but dans les stages est donc en priorité d'engranger le plus de notions et principes avant de retourner au dojo.
Mais en plus de cela, les stages sont aussi très souvent une occasion de faire de belles rencontres. Et ce fut une fois de plus le cas pendant ce stage. Ce fut l'occasion de revoir certaines personnes que je connaissais déjà et que j'apprécie mais aussi de rencontrer de nouvelles personnes avec qui je suis heureux d'avoir pu faire connaissance. Toutes ces personnes m'ont beaucoup apporté, sans doute plus qu'elles ne le pensent...
Ces stages ont ainsi également un aspect ressourçant, le genre de stage dont vous partez avec la gnak de vous entraîner encore, encore et encore...
Je les en remercie ici et vous remercie pour votre lecture.
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