"Traité sur le Ciel" de XUN ZI

TITRE : Traité sur le ciel et autres textes 
AUTEUR : Xun Zi 
COLLECTION : Folio 
EDITEUR : Gallimard 
DETAILS : 96 pages ; 108 * 178 mm 

Présentation de l'éditeur :

«Ce n’est pas parce que les hommes détestent le froid que le Ciel va tempérer l’hiver. Ce n’est pas parce que les hommes détestent les longues distances que la Terre va réduire son immensité. Le Ciel possède une voie constante. L’homme de bien possède une figure constante. L’homme de bien suit la voie de cette constance, tandis que l’homme de peu calcule en fonction des succès qu’il espère obtenir.» 

Une enthousiasmante invitation pour tous les hommes à cheminer vers la constance, vers une joie authentique.

Sommaire : 
- Le perfectionnement de soit 
- Honneur et déshonneur 
- Traité sur le ciel 

Avis perso :

Xun Zi est un penseur chinois confucianiste ayant vécu au 3ème siècle avant JC, c'est à dire à la fin de la période des Royaumes combattants.
Il s'agit là d'un classique du confucianisme et même de la pensée chinoise en général. La pensée de La pensée de Xun Zi constituera un pilier de la dynastie Han sous laquelle le confucianisme sera promulgué en tant que religion d'état. 

Comme exposé précédemment, l'ouvrage est composé de 3 parties :


Le perfectionnement de soi :
Xun Zi expose ici la manière dont la Vertu conduit au bonheur et en indique les différents aspects. On ne peut s'empêcher en lisant cette partie de se retrouver soi-même dans les traits de "l'homme de bien" aussi bien que ceux de "l'homme de peu", cette partie de l'ouvrage constitue un outil d'introspection intéressant et dont le style épuré ne l'en rends que plus efficace. 

"Le spectacle du bien incite toujours à en surveiller avec attention la présence en soi. Le spectacle du mal incite toujours en examiner avec appréhension la présence en soi. La présence du bien en soi incite nécessairement à en goûter la pureté  pour mieux l'apprécier en soi-même. La présence du mal en soi incite nécessairement à en déplorer l'impureté pour mieux la détester en soi-même"  

Honneur et déshonneur :
Une partie plus axée sur l’impératif qu'à tout être humain d'être "bon" pour sa famille, pour sa cité, pour l'Empire. Il faut se remémorer que le contexte d’écriture de cet ouvrage était des plus troublés et qu'un besoin d'ordre et de stabilité se faisait cruellement ressentir au sein de l'Empire.
On comprends à la lecture de cette partie le fait que le confucianisme ait ensuite été promulgué religion d'état...
Cette partie est assez répétitive et répète (pour ne pas dire "rabâche") la necessité d'être un "homme de bien", de travailler dur, d'être honnête etc...
L'auteur y expose cependant également l'intérêt qu'a l'individu d'agir ainsi vis à vis de lui même.

Traité sur le ciel :
La partie que j'ai le plus apprécié personnellement. C'est également sans doute la partie la plus influencée par les idées taoïstes.
Le ciel, en tant que principe immuable par excellence représente pour l'homme un modèle de stabilité et de régularité. Suivre les cycles du ciel est la clé de la longévité. La longévité du groupe, de l'Empire, de sa propre vie... Une idée exposée d'une manière très pragmatique ce qui l'a rends des plus accessibles.

En bref :

Un petit ouvrage de 96 pages à découvrir ! Et disponible pour seulement 2 euros...
Que ce soit pour le contexte de son écriture que pour le message véhiculé, on comprends que le traité du ciel constitue l'un des classiques de la pensée chinoise.
Bien que l'aspect moralisateur de cet ouvrage puisse faire grincer des dents certains lecteurs, je reste convaincu que tout le monde a quelque chose à retirer d'un livre comme celui-là.
A une époque où prime le désir personnel sur la politesse, l'attention, la fidélité, l'honneur, le respect ou la persévérance qui sont davantages considérer comme des freins au "je veux tout ici et maintenant parce que je le veux et fuck le reste", il est agréable de voir redonner à ces valeurs "célestes", leur lettres de noblesse.

A bientôt