Bonjour,
Le hakama, comme dans d'autres ars martiaux japonais, est un des éléments incontournables de la tenue du pratiquant d'Aikido. Tellement incontournable qu'il peut arriver qu'on oublie qu'on le porte... Jusqu'à ce qu'on se prenne les pieds dedans ! :p
On sait d'un point de vue historique, qu'à l'origine, le hakama était destiné aux cavaliers. Alors pourquoi continuons-nous à le porter ? Parce que les Samouraï le portaient ? Mais dans ce cas pourquoi les Samouraïs le portaient même quand ils n'étaient pas à cheval ?
Avoir un cheval, et ceci quelque soit le point du globe où vous pouvez en trouver, a toujours été, en plus d'un moyen de locomotion, le symbole d'un certain rang social. Avoir un cheval c'était faire partie de la noblesse. Si vous aviez un hakama, c'est que vous aviez un cheval et donc que vous étiez un noble. Au fil du temps, le signe de noblesse a pris le pas sur celui de posséder un cheval.
En Asie, avant d'être considérée comme financière, politique ou sociale, la noblesse est avant tout sacrée. Le noble est celui qui modèle la vie du groupe dans lequel il vit, il a une fonction qui dépasse son rang d'individu et ceci que ce soit dans le domaine militaire, politique ou religieux. Par son rôle dans la société il est censé mettre au service la partie la plus "haute" de sa personne au service de la communaute.
Les samouraïs n'étaient pas les seuls à porter des hakamas. Les prêtres et les politiciens en portaient également. Le point commun entre ces trois domaines ? Le caractère sacré inhérent à leur rôle. Et toujours cette necessité de se concentrer sur ce qu'il y'a de plus élevé en l'homme.
- Les samouraïs le faisaient pour la guerre (mais aussi pour leur survie)
- Les prêtres le faisaient pour entrer en contact et servir les divinités
- Les politiciens, pour servir au mieux la communauté.
Le symbole du hakama n'est pas sans rappeler, la ceinture que portait les moines chrétiens qui voyaient la ceinture comme le symbole de leur détachement pour les fonctions physiologiques qu'ils considéraient comme "inférieures" et qui permettaient de consacrer les parties les plus élevées de leur être au service de Dieu. Même si l'analogie me paraît pertinente, elle n'a bien sûr aucune validité historique ou culturelle, elle me paraissait néanmoins intéressante à mentionner pour mettre en lumière certains principes.
Mettre le hakama c'est donc quitter le profane pour rejoindre le sacré, tout simplement (ça me paraît évident, mais je préfère rappeler que sacré n'est pas forcément affilier avec la religion...). Après à chacun de voir ce qu'il associe à ces notions de sacrés. Cela peut être de considérer la pratique comme un acte religieux (comme c'était le cas pour O Sensei) ou alors simplement un moyen de quitter sa vie de tous les jours le temps d'un cours pour se consacrer à la pratique.
Comme je disais, peu importe ce qu'on associe aux termes "sacré" et "profane", mettre le hakama, c'est se concentrer sur ce qu'il y'a de meilleur en nous. Non pas dans une optique de performance mais ne serait-ce que simplement pour faire l'expérience de cette part de nous et grâce à la pratique, la raffiner pour aller toujours plus loin. Toujours plus loin en soi-même.
Merci de votre lecture
Et à bientôt sur Aoandon !
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