mardi 9 février 2016

[COMPTE-RENDU] Stage avec Léo Tamaki du 30 - 31/01/16

Stage Leo Tamaki


C'est la deuxième fois que j'assiste à un stage de Léo Tamaki. Le premier étant celui que Léo avait déjà donné un an auparavant à Monaco également. Au vu de l’impact que ce cours avait eu sur ma pratique ou plutôt devrai-je dire, sur mon approche de la pratique de l'Aikdo cela a été une très bonne nouvelle d'apprendre que cette année le stage n'allait pas durer un mais deux jours !
Je vous en propose ici en compte-rendu qui ne se veut pas exhaustif de toutes les techniques que nous avons étudié durant ces deux jours mais qui va tenter de vous donner un aperçu des notions abordées et des axes de recherches proposés. Il ne s'agit évidemment que de ce que j'en ai compris et perçu personnellement.

Je remercie l'AS Monaco Aikido de m'avoir autorisé à utiliser les photos que vous pouvez voir dans cet article. Vous pouvez toutes les retrouver directement sur leur site : http://asm-aikido.com/gallerymedia/stage-de-leo-tamaki-janvier-2016/


Placer la conscience dans le Kissaki  



Sabre Kissaki Ressenti


Immédiatement après le salut, nous sommes tous allés chercher un bokken et avons entamé la pratique. Le premier point à avoir été abordé est le fait de placer sa conscience dans le kissaki (extrémité du sabre et aussi sa partie la plus tranchante). Dans les arts martiaux et dans certaines pratiques méditatives comme Zazen, il est courant de dire que la conscience doit être dans le centre, abdomen ou encore Seika Tanden etc... Une des raisons qui me poussent à aller en stage est la découverte de nouveaux concepts à approche de la pratique, autant dire que dès les premiers instants du stage j'étais servi !

Pour travailler cette notion, Léo nous a proposé un exercice où le corps devait suivre le kissaki dans la coupe pour arriver au final dans la position que vous pouvez voir sur la photo du dessus. Le sabre remontait ensuite et le corps suivait le kissaki.
Comme l'on peut s'en douter, le fait de placer sa conscience en dehors de son corps a tendance à nous faire diminuer considérablement notre stabilité et la position du corps demandait pour cet exercice accentuait cela. Alors pourquoi volontairement diminuer sa propre stabilité ? La réponse apportée par Léo réside dans la nature même du combat en tant qu'élément rapide et constamment en mouvement et durant lequel on ne peut se permettre d'être figé ou ancré.

En réalisant cet exercice, j'ai remarqué qu'instinctivement je cherchais à rétablir ma stabilité. C'est une réaction qui m'est apparue naturelle mais sans doute pas la plus adaptée pour un combat au final...
Un autre avantage de mettre la conscience dans le kissaki était que cela lui permettait de guider le corps et non l'inverse qui, en plus de nous rendre vulnérable, allongeait considérablement la durée de notre attaque.

J'aime beaucoup ce type d'exercice de recherche. L'écoute du corps est une étape fondamentale dans la compréhension de celui-ci quelque soit la discipline pratiquée. Pour Léo, ce genre de travail a aussi pour but de nous autonomiser  dans la pratique. Et mine de rien ça fait du bien d'entendre ce type de propos d'un enseignant alors que c'est le mimétisme qui est le plus souvent de mise dans pas mal de stage où je suis allé... Mais pas ici !

Nous avons ensuite poursuivi sur l'étude de diverses formes de Maki Otoshi en tentant d'appliquer ces principes.


"Le but est de vous autonomiser dans votre pratique"


Aikido Sabre Tamaki Lejeune

Arnaud Lejeune et Léo Tamaki 

Nous avons ensuite essayé de retrouver ces principes sur Kata Dori Men Uchi Ikkyo Omote après un temps passé sur la manière de réalisé cette attaque de façon réaliste. Le réalisme ou encore "cohérence martiale" était un autre des points abordés ce week-end, aussi bien pour Tori que pour Uke.
Pour Uke cela s'exprime par une attaque sincère, sans appel et une saisie plutôt légère. Oui parce que serrer de toutes ses  forces un poignet c'est pas franchement utile... Nous avons ensuite revue l'importance de la chute. Celle-çi est bien souvent préférable au fait de se contorsionner pour rester debout tout en étant criblé d'ouverture de toute part... C'est en gardant cela en tête qu'a débuté l'étude de Ikkyo Omote et en tentant de sortir d'une certaine théâtralisation du combat.



Leo Tamaki Ikkyo

Léo Tamaki et Germain Chamot


Un autre point important abordé était l'importance du contact permanent avec le Uke et comme on peut le voir sur la photo il s'agit même d'un contact très rapproché. Ce contact a le double avantage de prendre littéralement le centre de Uke mais aussi de l'empêcher de contre-attaquer. Paradoxalement, il s'agit de la zone la plus sûr qui soit une fois le centre de Uke pris.


"Il faut sortit de la théâtralisation du combat..." 




L'importance du ressenti 



Le deuxième jour nous avons entamé la pratique sur un exercice d'écoute du partenaire. Un des principes de l'Aikido est d'utiliser les mouvements de son adversaire et sa force. Encore faut-il être à l'écoute de ceux-ci. Le premier exercice visait donc à cela : être attentif aux mouvements de notre partenaire et les suivre de façon naturelle. Pour cela, le partenaire posait sa main sur vous et la déplacait dans toutes les directions, le but était alors de suivre pour maintenir le contact. Les choses se sont corsées quand il a fallu maintenir le contact les yeux fermés ! L'attention portée aux sensations devaient être évidemment plus importantes mais cela forçait l'esprit à être, au contraire, plus souple. C'est à dire que vous étiez obligé de vous laisser guider par la sensation. Si vous anticipiez le mouvement, vous perdiez le contact et étiez incapable de le rétablir. Bref un exercice très intéressant.


Aikido Exercice

A l'écoute du corps  


Nous avons ensuite replacé ce que nous avions appris de cet exercice dans la technique Shomen Uchi Kote Gaeshi. Dans le cours que nous proposait Léo, Uke, après avoir porté un Shomen avec sincérité, devait retirer sa main dans l'idée de se protéger d'une riposte ou en vue de ré-attaquer. Quand on y pense c'est vrai que c'est assez logique. Personne dans un vrai combat ne laissera sa main immobile après une frappe, que ce soit une Shomen, un Yokomen ou un Tsuki. L'idée était donc d'utiliser la même écoute du partenaire du premier exercice de la journée pour pouvoir suivre Uke dans son mouvement de retrait de main quel qu’en soit la direction  et lui porter Kote Gaeshi en se servant de son énergie.





La marche du sabre 



Aikido Sabre Exercices

Remy Samouillé et Arnaud Lejeune


Ces deux jours de stage se sont terminés par un cours de sabre, avec, pour commencer, une étude de la marche du sabre. Et pour cela nous avons fait un exercice que j'ai trouvé très difficile... Et c'est un euphémisme.
Nous nous sommes concentrés sur trois aspects progressivement. La position de la tête (qui ne remonte pas pendant la coupe), la position des hanches (qui ne reculent pas pendant la coupe) et les jambes (qui ne poussent pas dans le sol pendant la coupe) jusqu'au moment où nous avons travaillé tout cela en même temps avec l'aide de deux partenaires comme sur la photo ci-dessous. Et croyez-moi, déjà faire tout cela séparément était très difficile mais alors faire les trois en même temps... Je n'y suis personnellement pas arrivé, je n'arrivais même pas à mouvoir mon corps sans sentir que déjà un des aspects n'était pas correct (les jambes qui se contractent trop, le plus souvent). En revanche cela m'a paru être une excellente prise de conscience des différents mouvements intrinsèques qui constituent le mouvement général de la marche du sabre. Et comme très souvent, ça paraît simple quand on le voit mais pas du tout quand on tente de le reproduire....

Léo nous a proposé pour appliquer cela et conclure le stage une troisième forme de Maki Otoshi ansi qu'une forme de Kote Gaeshi pour désarmer son adversaire.



Aikido Monaco Exercice

David en pleine action



De tous les cours d'Aikido auxquels j'ai participé, celui-ci était probablement celui où le niveau d'exigence dans la pratique était le plus élevé. Mais cela a vraiment eu l'effet de nous pousser toujours plus loin dans notre pratique et surtout dans notre exigence envers nous-même. C'est en tout cas comme cela comme je l'ai ressenti et ce fut très instructif.

Un stage dont je ressors avec énormément de choses à explorer et à affiner et je remercie Léo ainsi que toutes les personnes avec qui j'ai travaillé ce week-end et qui m'ont beaucoup apportées également.

Un grand merci l'As Monaco de l'avoir invité cette année encore et pour l'organisation grâce à laquelle le week-end c'est très bien déroulé.

Je remercie à nouveau l'As Monaco de m'avoir autorisé d'utiliser ces magnifiques photos !


AS Monaco :
Site : www.asm-aikido.com
Facebook : www.facebook.com/asmonaco.aikido

Léo Tamaki :
Site : http://www.leotamaki.com


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